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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 23:06

    Les Égyptiens élevaient un grand nombre de volailles, mais il n'est pas toujours facile de reconnaître les différentes espèces auxquelles elles appartenaient. Et, cependant, il n'est pas rare à l'Ancien Empire, que la représentation d'un oiseau soit accompagnée de son nom, mais il n'est pas rare, non plus, que des oiseaux qui portent des noms différents soient, extérieurement, si semblables que nous n'arrivions pas à les distinguer. Il arrive même qu'on hésite à appeler tel ou tel oiseau un canard ou une oie.

 

 

 

Jacques  VANDIER

Manuel d'archéologie égyptienne

Tome V : Bas-reliefs et peintures - Scènes de la vie quotidienne 

 

Paris, Picard, 1969, pp. 400-1

 

 

 

 

     Mardi dernier, c'est avec à l'esprit cette mise au point du grand égyptologue français Jacques Vandier que, souvenez-vous amis visiteurs, je vous présentai quelques petits modèles déposés sur le sol de la vitrine 6 de la salle 5 du Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre qui, si je me réfère au cartel qui les accompagne, sont des oies, alors que les mêmes, exposés l'hiver dernier au Louvre-Lens, furent présentés en tant que canards.

 

    Cette polémique, ancienne je l'ai signalé, n'eut à vrai dire nullement le retentissement de celle, toujours à propos d'oies, qui secoue, - parfois de manière déplorablement hargneuse, voire grossière -, le Landerneau égyptologique depuis le mois d'avril dernier : il s'agit, - beaucoup d'entre vous l'auront compris dans la mesure où les médias s'en sont largement fait l'écho -, des arguments prônés par l'éminent égyptologue italien le Professeur Francesco Tiradritti en vue de mettre en doute l'authenticité d'une des plus belles peintures animalières qui nous soient parvenues de l'Égypte antique : les très célèbres "Oies de Meïdoum", aujourd'hui au Musée du Caire.

 

     Loin de moi, simple amateur, de prendre position dans ces échanges de haut niveau ... ou de bas, pour certains des participants !

     Nonobstant, il m'agréerait ce matin de complètement m'effacer aux fins de simplement vous donner à lire un document exceptionnel : l'interview exclusive du Professeur Tiradritti qu'a réalisée Madame Marie Grillot, pour son très intéressant blog "Egyptofile", recueil des "Unes" du non moins intéressant site qu'elle et Marc Chartier proposent sur Facebook : "Egypte-actualités" ; interview qu'elle a eu l'extrême amabilité de me premettre de publier ici, sur mon propre blog, pour vous, amis visiteurs.

     

     Merci à vous Marie pour cette extrême gentillesse et la confiance qu'ainsi vous m'accordez.      

 

 

 

 
Les célèbres "Oies de Meïdoum" ont été découvertes en 1872 au nord de la pyramide de Snefrou par une équipe envoyée par Auguste Mariette. La magnifique peinture de 27 cm de haut et 172 cm de large se trouvait dans la petite chapelle que Nefermaat avait dédiée à son épouse Atet dans son mastaba. Selon le récit d'Albert Daninos, qui était chargé de la fouille, c'est Luigi Vassalli, conservateur au musée de Boulaq, qui la détacha du mur et la transporta au Caire où elle est actuellement exposée au Musée Egyptien de Midan el-Tahrir dont elle constitue l'une des pièces les plus connues.
Ces dernières semaines, le monde de l'égyptologie a été secoué par la thèse de l'éminent Professeur Francesco Tiradritti, directeur de la Mission Archéologique Italienne à Louxor, professeur d’égyptologie à l’Université Kore de Enna en Italie, qui émet des doutes sur l'authenticité de la peinture.

“Égypte actualités” : Professeur, tout d'abord, nous sommes extrêmement touchés que vous acceptiez cette interview pour “Égypte actualités” et nous vous en remercions sincèrement. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené à douter de l'authenticité des "Oies de Meïdoum"?
 
 
Francesco Tiradritti : J’ai commencé à douter lorsque je me suis demandé de quel genre étaient les oies. J’ai ainsi trouvé que quatre sur six appartiennent à des espèces typiques de la toundra et de la taïga, qui, lorsqu'elles migrent, n’arrivent plus au sud de la France et de l’Espagne du nord d’un côté et de la Turquie et de la Grèce de l’autre. J’ai trouvé cela un peu étrange et j’ai commencé à regarder la peinture avec des yeux différents. Toutes les anomalies que j’avais déjà relevées en décrivant la peinture dans le passé et que j’avais imputées au fait que je me trouvais devant un chef-d’œuvre, ont pris une autre signification. J'ai alors commencé à avoir de forts doutes sur l’authenticité de ces "Oies", doutes qui se sont trouvés accrus tout au long d'une recherche qui m’a pris à peu près un an. À la fin, j’avais sous les yeux trop de choses (couleur, proportions, traces de peinture au-dessous du fond, etc, …) qui ne correspondaient pas à ce que l'on connaît de l’art égyptien et j’ai décidé de publier mon opinion sur il Giornale dell’arte. 
 
 
Restitution de la paroi du mur nord du corridor de la chapelle d’Atet.
Cette restitution a été réalisée à partir des relevés anciens effectués par Mariette et Petrie et des fragments de peintures originaux (conservés à Boston, à Londres, à Manchester et au Caire) à l’occasion de l’exposition “Des dieux, des tombeaux, un savant - En Égypte sur les pas de Mariette Pacha”, Boulogne-sur-Mer, 2004
 
ÉA : Vous vous questionnez sur les espèces d'oies représentées qui, auraient pu, à l'Ancien Empire, ne pas exister en Égypte ? S'agit-t-il de l'oie du Nil, des bernaches à cou roux, ou d'une autre espèce ?

FT : Je ne suis pas ornithologue et je n’ai même pas la passion d’aller observer les oiseaux. Sur ce point, je fais confiance à l’opinion des experts qui ont des problèmes d’identification. Ce qui est sûr, c'est que le couple d’oies tournées à droite sont, comme vous dites, des bernaches à cou roux. Le deux oies tournées à gauche ont été identifiées avec une espèce qui se trouve aussi bien en Égypte. Les deux aux extrémités sont généralement identifiées comme des oies des moissons qui sont typiques de la toundra et de la taïga, mais il y a des experts qui ne sont pas d’accord avec cette opinion et il y a plusieurs avis émis sur ce sujet. On a même dit que si, aujourd’hui, ces oies ne se trouvent pas en Égypte, elles pouvaient y avoir été à l'époque pharaonique. Il faudrait alors expliquer pourquoi les bernaches à cou roux ne sont pas attestées ailleurs dans toutes les reproductions d’oies que l’on connaît de l’ancienne Égypte. Parmi les critiques que j’ai reçues, il y en avait une où l'on disait que les bernaches à cou roux sont rarement repérées en Égypte. L’auteur mentionnait 1874 comme date du premier repérage témoigné. Peut-être qu’il n’a pas fait attention que cette date est très proche de 1872 lorsque les "Oies de Meïdoum" ont été découvertes. Si ce que cette personne affirme était vrai, il ne démontrerait pas que les oies à cou roux étaient en Égypte à la IVe dynastie, mais qu’elles y étaient à la fin du XIXe siècle. Je n’ajoute rien à cela parce qu’il me semble évident de ce que cela implique. 
 
 
ÉA : La scène représentée est parfaitement symétrique : six oies, séparées très exactement en deux groupes, trois d'entre elles tournées vers la gauche, et les trois autres vers la droite : est-ce que cette composition vous interroge également ?

FT : La composition symétrique est connue en ancienne Égypte, mais pas dans la façon dont elle se trouve réalisée dans les "Oies de Meïdoum". S’il s’agissait d’une peinture égyptienne, les six oies devraient être toutes de la même dimension. Celles qui se trouvent aux extrémités sont seulement un peu plus petites que les deux couples qui les suivent. Cette disproportion est très commune dans un art qui connaît la perspective. Je l’avais prise comme une preuve de l’existence de quelque chose de très proche de cela dans l’ancienne Égypte et je l’avais expliqué, toujours, avec le fait que je me trouvais confronté à un chef-d’œuvre et, pour cela, unique dans son genre. Maintenant je vois cette composition comme un autre élément qui parle contre l’authenticité de la peinture.

ÉA : Vous êtes conscient que vos dires secouent le monde de l'égyptologie et que des voix s'élèvent... Pensez-vous, plus tard, pouvoir vous baser sur des analyses, de pigments par exemple, pour étayer votre thèse ? 

FT : Je suis parfaitement conscient du fait que déclarer la possible "fausseté" des "Oies de Meïdoum" peut m’attirer des critiques et, depuis la publication de mon article sur il Giornale dell’arte et sa reprise par la presse mondiale, il y a eu pas mal de gens qui se sont sentis en devoir d’exprimer leurs jugements sur le sujet, en arrivant parfois à m’insulter. Je dois avouer que tous les arguments qui ont été émis, soit étaient fondés sur une pauvre connaissance de l’argument et contenaient pas mal d’erreurs, soit sur une prétention qui trop souvent est devenue la règle dans notre domaine de recherche. 
Mon intention était de soulever un débat et de mettre en question une discipline comme l’égyptologie qui a besoin d’une autoréflexion pour devenir une véritable science.
L’affaire des "Oies" m’a fait comprendre que trop souvent on juge et on regarde sans vraiment ni voir ni analyser. Je suis le premier à m’être trompé pendant des années. J’ai publié au moins cinq fois sur les "Oies" comme si elles étaient un chef-d’œuvre de l’art égyptien. Après avoir regardé la question depuis différentes perspectives scientifiques, je suis arrivé à la conclusion que je me suis trompé. J'ai voulu partager ce résultat avec les collègues et je l'ai transformé en une invitation à vérifier ce que l’on a devant les yeux, et à le voir avec un regard différent. C’est aussi une invitation à la nouvelle génération des égyptologues égyptiens à examiner ce que leurs ancêtres ont fait sans se laisser conditionner par ce qui est déjà dit. Je crois que c’est à leur tour d’écrire l’histoire et l’histoire de l’art de leur pays. 
Je considère l’égyptologie comme étant une science avec des règles et des formules, comme toutes les autres. Je les ai appliquées et je suis sûr que toutes les analyses ne pourront que reconfirmer ce que je pense. Autrement je n’aurais pas écrit mon article. Renvoyer chaque décision finale à des analyses, qui peuvent aussi très bien être falsifiées (on a pas mal d’exemples dans le passé), signifie dénier le statut de science à l’égyptologie et je suis tout à fait contre cela. 

ÉA : Si l'égyptologue Luigi Vassalli avait vraiment réalisé un "faux" - ce qui ne serait absolument pas déontologique - qu'elle aurait pu être sa motivation ? 

FT : Je ne crois pas que, dans l’esprit de Vassalli, peindre les "Oies de Meïdum" ait pu représenter quelque chose de déontologiquement incorrect. Il faudrait étudier un peu mieux la façon de concevoir les antiquités et les musées au XIXe siècle. Je crois que Vassalli a voulu remplir un vide dans le musée de Boulaq (il n’y avait pas de peintures) dans une intention tout à fait didactique. C’est le même esprit qui a poussé Arthur Evans à refaire des parties entières du Palais de Cnossos, par exemple. Pendant des dizaines d’années, personne n'a rien trouvé à redire sur ses "restaurations" qui ont même servi à bâtir un mythe de grandeur autour de la civilisation Minoenne qu'à bien voir, il vaudrait mieux réviser. Il faudrait faire la même chose avec la culture égyptienne. Si l'on arrivait à établir que les "Oies" ne sont pas un produit de l’Ancien Empire (je ne veux pas utiliser le mot de "faux"), mais d’un peintre du XIXe siècle (Luigi Vassalli), on perdrait sûrement un chef-d’œuvre, mais on obtiendrait une vision un peu plus vraie de l’art égyptien dont la magnificence, d’ailleurs, ne se fonde absolument pas seulement sur cette peinture. 

propos recueillis par Marie Grillot pour “Égypte actualités”
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commentaires

R
Immense merci à vous, Monsieur le Professeur Tiradritti, d'avoir pris le temps en ce 8 juin de répondre à chacun de mes lecteurs.
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C
Un modèle d'esprit critique, quoi qu'il en soit. <br /> C'était passionnant, merci infiniment, Richard.
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T
Merci, Madame... Vous ne vous imaginez pas qu'est-ce qu'il coute mantenir un esprit critiue et libre...
R
Heureux, Carole, que vous appréciiez ce type de réflexion et de recherche.<br /> Mais il est vrai que vous faites partie des personnes cultivées qui fréquentent mon blog au-delà de sa seule connotation égyptologique.<br /> Merci pour votre fidélité ...
F
Oulala, quelle affaire!! Ma vision des oies d'extrémités est différente de F TIRADITTRI puisque je les vois plus grandes que les couples!! En ce qui concerne leur véracité, il est certain que cette peinture venue jusqu'à sa découverte 1872 me semble si parfaite qu'elle peut porter à confusion! Je salue ce Monsieur Tiradittri qui avoue que sa première impression était fausse!! c'est si rare!! L'affaire semble résolue!! BISOUS FAN
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T
Les oies aux extrémités sont 25% et 35% plus grandes des couples correspondantes. <br /> Je crois qu'elles sont fausses, mais ma première, ma seconde, ma troisième, ma quatrième et ma cinquième impressions étaient qu'elle étaient un chef-d’œuvre absolu de l’art égyptien. Je me suis recru depuis…
C
Si tu ne prends pas position dans ces échanges de haut ou bas niveau, je ne vais évidemment pas me permettre de le faire non plus... mais en simple lectrice, je constate qu'il est tellement difficile de remettre certaines certitudes artistiques ou historiques en question. Il y a toujours les conservateurs qui ne supportent pas le changement, ne supportent pas d'avoir cru à des choses "fausses", avec le sentiment d'avoir été bernés et il y a ceux qui aiment remettre tout en question, semer le doute...<br /> Cela arrive dans tous les domaines. Ainsi, par exemple, ce tableau attribué à Van Gogh appartenant à une Britannique qui l'avait prêté au musée Van Gogh d'Amsterdam et que les experts-héritiers-conservateurs du musée ont déclaré faux quand celle-ci a voulu le récupérer. Ou encore, l'exemple du Saint Suaire à Turin. <br /> Pourtant, les connaissances humaines sont une perpétuelle remise en question et c'est ce qui fait avancer le schmilblick! <br /> Ouvrir le débat est toujours intéressant quand c'est fait sérieusement et non pour" se faire mousser".
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T
Moi je suis le premier à avoir cru que les « oies » été un chef-d’œuvre de l’art égyptien. Lorsque je me suis rendu compte qu’il pouvaient ne pas l’être j’ai subi un véritable choque. Admettre qu’elles pouvait être fausses a été un procès douloureux qui m’a pris mois pour l’absorber. <br /> Mais je suis convaincu que la démarche que j’ai pris pourra nous rendre un art égyptien plus sincère et qui nous permettra d’apprécier la culture pharaonique sous une lumière différente et plus splendide. <br /> Pas mal de ceux qui n’acceptent pas les changements sont ceux qui ont peur que les changements montrent leur pauvreté intellectuels. A vrai dire, s’on m’avait dit que les « oies » étaient fausses il y a deux ans, j’aurais été scandalisé comme beaucoup des collègues. Il faut du temps. D’abord pour voir si j’ai raison, et dans le cas d’une réponse affirmative, pour accepter qu’est-ce qu’il ça signifie.
R
Entièrement d'accord avec toi, Christiana : beaucoup de gens n'acceptent pas facilement ou de s'être trompés ou d'avoir été abusés et soit refusent de se remettre en question, soit démolissent grossièrement celle ou celui qui a "osé" reconsidérer.<br /> <br /> Pourquoi donc certains êtres humains refusent-ils de reconnaître leurs torts ?<br /> <br /> Le domaine de l'art en général, comme Jean-Pierre et toi le faites remarquer, et de l'égyptologie en particulier, mais aussi bien évidemment celui de l'Histoire, font fréquemment l'objet de ces remises en cause.<br /> Et cela est bien ainsi : car des documents nouveaux, des études scientifiques nouvelles peuvent apporter d'infimes nuances ou d'importants changements dans les conceptions anciennes ... qu'il est alors bon de reprendre sur nouveaux frais.
J
Et la datation au carbone 14 ? Elle ne mettrait peut-être pas un terme à la controverse ( voir l'histoire du "Saint Suaire" qui a été daté du Moyen-âge ) mais elle pourrait convaincre les esprits sensés...
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T
La datation au Carbone 14 ne va pas donner des résultat parce que la peinture a été trop manipulé. Il y en a d’autre d’analyses qui pourront être faites et je le souhaite. Les égyptiens ont promis de les faire au lendemain de mon article, mais je n’ai plus eu de nouvelles depuis…
L
Très Intrigante, cette Analyse de la Fresque "Les Oies de Meïdoum". Ca me donne envie d'essayer d'en lire plus, à ce sujet sur le Net - si tant est que l'on puisse trouver des Infos. Oui, je savais qu'il y en avait en Egypte Ancienne puisqu'elles étaient mangées. Est-ce bien en Egypte Antique (ou alors dès l'Antiquité Romaine) que l'on voit en peinture murale, le gavage des Oies donc du Bon Foie Gras ? :P :P Quant à leur race, aucune idée car je m'étais jamais posé la question, jusqu'à présent...
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T
Moi aussi je ne m'étais jamais posé la question :-)
L
Ton ami, Jean-Claude Aime en parle dans cet Article des Oies, Canards gavés et autres animaux ici http://www.aime-free.com/article-foie-gras-en-egypte-antique-alimentation-60983737.html
L
Richard Lejeune, merci pour la précision sur le gavage et je pense que c'est sur osirisnet.net que j'ai vu un peu à la va-vite, l'article et donc photo concernée sur le gavage d'oies. Après vérif', non pas sur ce site, photo lien direct ici http://jfbradu.free.fr/egypte/LES%20TOMBEAUX/LES%20MASTABAS/mastaba-mere-rouka11-large.jpg sur le blog de jfbradu - dans l'article sur les Mastabas P.2/2 sur le Mastaba de Mérérouka là http://jfbradu.free.fr/egypte/LES%20TOMBEAUX/LES%20MASTABAS/mastaba2.php3
R
Comme à mes autres lecteurs, je laisserai le soin au Professeur Tiradritti de vous répondre, LilasEgypte, sur le sujet plus spécifique des "Oies de Meïdoum", et n'interviens ici que pour cette partie de vos propos qui évoquent le gavage. <br /> <br /> Sur l'excellent site OsirisNet de Thierry Benderitter, vous pourrez en voir une scène à la page 2 de son étude du mastaba de Kagemni - VIème dynastie, donc déjà -, cliché 1335. <br /> En voici le lien direct : http://www.osirisnet.net/mastabas/kagemni/kagemni_02.htm<br /> <br /> Ceci posé, à la différence de ce qui s'est pratiqué chez d'autres par la suite, les Égyptiens n'effectuaient pas le gavage en vue d'obtenir du foie gras - pratique dont ils n'ont jamais fait mention -, mais pour se régaler d'animaux bien dodus.<br /> <br /> C'est en substance, Nathalie, ce que vous trouverez précisé la semaine dernière, en réponse à un commentaire de Jean-Pierre Silvestre, suite à mon article du 19 mai.
A
Une simple opinion basée sur la vision de l’image de cette frise :<br /> - Au premier abord, ces oies laissent perplexe tant leur fraîcheur paraît remarquable.<br /> - Le dessin et les couleurs semblent d’une qualité étonnante comparés aux autres scènes de la paroi.<br /> - Cette frise animalière ne paraît pas à sa place au milieu, intercalée entre des scènes de labour et de chasse.<br /> En complet béotien sur l’Egypte ancienne, je pencherais pour une œuvre rapportée plus récente…
Répondre
T
Pour être un béotien de l’art égyptien, je me félicite pour vos yeux. Vos commentaires sont tout-à-fait pertinents. La fraicheur du et les couleurs sont des arguments contre la véridicité de la peinture. Il s’agit aussi de couleurs qui ne pouvait être obtenus autrement que de façon artificielle et les égyptiens n’avaient pas le moyen pour les obtenir
D
Passionnant! Je partage l'analyse de Mr Tiradritti; il faut beaucoup de courage pour affronter les "idées reçues"; cependant, c'est un devoir d'authenticité qui doit être fait avec toute la rigueur scientifique nécessaire... Qu'il reçoive, par cet humble message, tous mes encouragements, bien cordialement, Danielle Oizan-Chapon
Répondre
A
Je n’avais jamais vu ni entendu parler de ces oies avant la publication de Richard.<br /> Merci pour votre réponse et cette confirmation que ma première vision allait bien dans le sens de votre thèse.<br /> Vous semblez également penser que les couleurs ne sont pas les couleurs naturelles utilisées par les égyptiens antiques. Cela démontrerait effectivement la non véracité de cette peinture.<br /> J’espère que vous nous tiendrez au courant, par Richard, du résultat final de vos travaux.<br /> Excellente journée.
R
Merci à vous, Monsieur le Professeur, d'avoir pris la peine de répondre aux propos de Madame Danielle Oizan-Chapon.
R
Merci Madame pour votre commentaire. <br /> Averti, le Professeur Tiradritti a tenu à y répondre personnellement.
T
Merci, Madame. C'est vrai. C'est difficile. Dans le cas des "Oies" semblait même impossible de douter de leur authenticité. <br /> Est-ce que J’ai raison ? J’en suis convaincu. Autrement je n’aurais pas donné mon opinion à ce sujet. Lorsque on a des doutes il vaut mieux les exprimer et accepter la confrontation avec les collègues. Je l’ai fait parce que j’y crois et parce que j’espère que les nouvelles générations d’égyptologues, surtout égyptiens, commencent à examiner l’art et l’histoire avec un regard moins fondé sur les opinions des savants du passé qui, bien que grands, se trouvaient à traiter une matière jeune et grossière et ils la manipulaient avec des instruments d’analyses biaisés par la culture colonialiste de l’époque. Merci

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